René Maran moraliste

Résumé : Cet article aborde René Maran par l’entremise de Batouala en suivant un chemin de penser peu visité par la critique. En mêlant le contexte historique de Batouala à son contenu diégétique, on se rend compte à la réception du texte que René Maran construit un ethos, c’est-à-dire une image de lui qui le présente auprès de ses lecteurs comme un fervent moraliste de son époque partagé entre sa culture française et celle des Noirs longtemps ostracisés et relégués au rang des damnés de la terre. Il apparaît ici comme le moraliste qui tanse le monde européen par le biais du fouet de la satire. L’écriture de Batouala se donne comme un instrument de pression envers les colonisateurs blancs qui oppressent des peuples dits « indigènes » et sans culture. À travers un arsenal stylistique, rhétorique et poétique, il dévoile les plaies purulentes de l’impérialisme qu’il découvre en Périphérie, lesquelles ont été volontairement tues à Paris. En dépit des critiques racistes qu’il a eues, c’est donc un René Maran qui ne cherche guère une gloire des hommes, mais se bat pour que la France soit toujours cette nation qui respecte les droits de l’homme chers aux philosophes des Lumières. Mots-clés : Batouala, connivences, image de soi, moraliste, satire