نبذة مختصرة : On considère souvent que les paysans ignorent les concepts de coût et de profit, et détestent les marchés, l’argent et le gain. La lenteur de la croissance économique est alors attribuée à la «culture paysanne ». Lorsque les paysans se comportent différemment, l’on suppose qu’ils vivent dans des enclaves d’agriculture avancée ou individualiste. Cet article étudie une économie paysanne qui ne prétend pas être avancée : la Bohême sous le servage. Les archives des justices seigneuriales montrent que les paysans de Bohême employaient les concepts économiques habituels, se servaient de l’argent et recherchaient le gain. Ces constats indiquent que les frontières de la culture économique moderne doivent être placées plus à l’Est qu’on ne le pense en général ; ils remettent en question l’utilité de la notion de «culture paysanne» pour expliquer la stagnation économique.
Serfdom and Markets. The economic world of the Bohemian serf in estate of Friedland (1383-1692) Sheilagh Ogilvie Peasants are widely believed to lack the concepts of cost and profit, and to abhor markets, money and gain. Slow economic growth is then ascribed to «peasant culture ». Where peasants behave differently, they are assumed to inhabit «advanced » and «individualistic » cultural enclaves. This paper investigates a peasant economy with no claim to be «advanced » : Bohemia under serfdom. Court records show that Bohemian peasants employed standard economic concepts, transacted in markets, used money, and sought economic gain. This pushes the boundaries of modern economic culture further east than usually assumed, and questions the usefulness of «peasant culture » in explaining economic stagnation.
No Comments.