Les problèmes de la pêche maritime au Sénégal

LES PROBLEMES DE LA PECHE MARITIME AU SENEGAL. - Résumé. - Les activités de la pêche maritime au Sénégal juxtaposent deux secteurs étrangers l'un à l'autre et d'importance très inégale dans l'économie du pays. La grande pêche industrielle est le faitd'un armement non sénégalais (français, soviétique, japonais...) qui environ 5 mois par an, pratique le chalutage et la pêche thonière au large des côtes du Sénégal, en utilisant les installations du port de Dakar. Ce secteur demeure totalement à l'écart de l'économie nationale, mise part la fourniture de thon, par l'armement français, aux usines sénégalaises de conserves, dans les limites du contingent fixé chaque année. Le secteur proprement sénégalais de la pêche est vital pour l'économie du pays et son ravitaillement en protéines animales; il repose sur un armement piroguier ancestral. Depuis 20 ans, le fort accroissement démographique et les progrès de la consommation qui en résultent ont stimulé la pêche artisanale dont la production, depuis 1955, a plus que triplé. Cependant, celle-ci semble actuellement avoir atteint une sorte de plafond avec 90 000 tonnes de prises: la relance de ce secteur constitue un problème urgent, dont les solutions sont à rechercher dans trois directions: - Modernisation des moyens de production. Malgré la motorisation des pirogues, le pêcheur sénégalais reste dans l'ensemble enfermé dans une économie familiale et dans des démarches mentales traditionnelles, qui éloignent des notions de productivité et de rentabilité: l' industrialisation de la pêche sénégalaise dépend d'abord d'une conversion des mentalités. - Commercialisation de la marée. L'inorganisation en ce domaine, est totale: l'absence de moyens de stockage et de conservation de la marée fraîche, l'insuffisance du réseau routier secondaire, la prolifération des intermédiaires freinent l'expansion de la pêche, même si la demande l'emporte très largement sur l'offre. - Industries de la pêche. Les conserveries sénégalaises de thon sont en permanence dans une situation critique, leur production n'ayant aucun débouché sur le marché intérieur. Des industries modernes de farines de poisson, d'hydrolysats de poisson séché, pourraient trouver, dans les pays africains sans ouverture sur la mer, des débouchés intéressants.
The problems of the fishing industry in Senegal. Abstract. - The fishing industry in Senegal places side by side two unconnected sectors which have an unequal importance to the economy of the country. The big fishing industry is operated by non-Senegalese fleets (French, Russian, Japanese) which for about five months a year trawl and fish for tuna along the coasts of Senegal, making use of the installations at the port of Dakar. This sector remains completely outwith the national economy, except for the supply of tuna by the French fleet to the Senegalese canning factories, the limits of which are fixed each year. The sector of the fishing industry which is properly Senegalese is vital for the economy of the country and its supply of animal protein; it depends on a traditional-type skiff fleet. Over the past twenty years, the great increase in population and the progress made on the consumer market which have, as a result, stimulated fishing on the local scale, of which the production has more than tripled since 1955. However at present this seems to have reached sort of ceiling, with catch of 90,000 tons. The progress of this sector has become an urgent problem, the solution for which can be sought in three ways: Modernisation of the means of production. In spite of the motorization of the skiffs the Senegalese fisherman remains imprisoned in a family economy and in traditional attitudes, which renders the notions of productivity and rentability foreign to him. The industrialization of Senegalese fishing depends on change of outlook. Commercialisation of the catch. In this field the lack of organisation is complete. The expansion of the fishing industry is held in check by lack of facilities for storing and conserving for fresh fish, the lack of a sufficient secondary road network and the proliferation of middle-men, even if the demand is much greater than the supply. Fish industries. The Senegalese tuna canning factories are permanently in critical situation, their production has no outlet in the internal market. Some modern industries such as, fish-meal, hydrolysats and dried fish could find interesting outlets in the African countries which have no access to the sea.