نبذة مختصرة : Les États sud-sahariens n’ont pas établi de politique d’aménagement et de développement de la montagne. Le massif de l'Aïr a connu la sécheresse de 1984 au même titre que l’ensemble du Sahel : le déficit pluviométrique y a été extrême et a engendré, comme dans l’ensemble des contrées environnantes, une crise de subsistance et une situation de famine. Les auteurs montrent cependant qu’il existe bien dans ces pays une réalité montagnarde, une «montagne-objet», caractérisée par sa géomorphologie, les effets de l’altitude, le compartimentage, les paysages contrastés, mais aussi par certaines spécificités, comme celle des troupeaux liée à la présence de pâturages arborés. A cause de ses reliefs, l’Air a joué un rôle de «refuge», concernant les milieux naturels : c’est un «sanctuaire» écologique (la réserve naturelle nationale de l'Aïr et du Ténéré est sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1991) et un musée de paléoformes. Ses hauts massifs ont aussi favorisé le repli des populations lors des rezzous, ou pendant la guerre de Kaosen devant le colonisateur, ou lors de la résistance touarègue, face à l’armée nigérienne. Mais l’Aïr a-t-elle une spécificité pour les populations du Niger, ou pour les touristes occidentaux ? Est-elle montagne pour la société touarègue ? Représente-t-elle cet «abri» dont on sait le rôle important dans la cosmogonie touarègue ? Cette question est plus difficile à aborder, car elle ne se limite plus à l’étude de paramètres objectifs. Le Touareg de l’Aïr possède à peu près les mêmes valeurs culturelles que celui du bassin des Iulleminden. Pourtant les enjeux socio-politiques donnent actuellement à cet espace une véritable spécificité.
Does the Aïr Massif, South of the Sahara, Have the Character of a Mountain ? States South of the Sahara have not established a policy of regional planning and development for mountainous areas. The Aïr massif went through the drought of 1984 just as any other part of Sahel : the extremely low level of rainfall was followed in all the neighboring areas by a subsistence crisis and a situation of famine. The authors endeavor to show that a specific mountain character does exist in those areas, that there is such an object of study as a mountain with its geomorphology, the effects of altitude, partitioning, contrasting landscapes and also specific activities such as the rearing of herds and flocks thanks to its shaded pastures. The Aïr with its relief has acted as a «refuge», and as far as the natural environment is concerned it is an ecological «sanctuary» (the national natural reserve of Aïr et of Ténéré is registered on the list of the UNESCO world heritage since 1991) and a museum of inherited forms. People have taken refuge in these massive heights during raids, during the Kaosen war facing the colonial power and during the Touareg rebellion facing the army of Niger. But is the originality of the Aïr clear for the populations of Niger or only for tourists ? Do the Tuareg people consider it as a mountain ? Does it represent a «shelter» which we know is important in the Tuareg cosmogony ? It is difficult to answer this question for it does not limit itself to the study of material parameters. The Tuareg of the Aïr do not share the same cultural values as the ones from the basin of Iulleminden. Still the socio-political issues at stake really confer to the area a true originality.
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