Le régime de transition climatique comme 'écosystème', quels fonction, financement et périmètre pour la sécurité sociale? Support écrit de l’intervention de Pascale Vielle (UCLouvain) pour l’audition de la Commission des affaires sociales de la Chambre sur le financement et l’accessibilité de la sécurité sociale

Conçu de manière très large, un système de sécurité sociale peut être défini comme l’organisation d’une mutualisation de moyens, en vue d’assurer aux participants des prestations sociales, pour faire face à des éventualités dont ils conviennent. La recherche – en particulier néo-institutionnaliste, dans la foulée d’Esping-Andersen – montre que la sécurité sociale et le modèle économique dans lequel elle s’inscrit forment un « écosystème », dont le maintien de l’équilibre exige une adaptation réciproque constante. Dans tout système de sécurité sociale, financement et accès – de même que la structure des prestations - sont dès lors étroitement liés et reposent sur un pacte de solidarité plus ou moins explicite entre contributeurs et bénéficiaires. « La sécurité sociale est le dernier lieu où la société négocie avec elle-même », a dit François Ewald dans son livre consacré à la naissance de l’Etat providence. Les configurations de ce pacte varient dans l’espace et évoluent dans le temps. La présentation dresse un diagnostic rapide de cet « écosystème » en Belgique (I), et met en évidence, dans l’exigence d’une transition économique pour lutter contre le réchauffement de la planète (transition climatique), certains paramètres qui nous contraignent aujourd’hui à ouvrir un large débat sur la fonction, le financement et le périmètre personnel et matériel de la sécurité sociale.