نبذة مختصرة : In his 1993 book retracing the history of synthetic dyestuffs, Anthony S. Travis describes the 19th century chemists who devised new aniline dyes for the expanding textile industry as “rainbow makers”. By conflating the materiality of coloured textiles and the prismatic hues of the sacred bow, Travis may have been trying to vindicate a scientific entreprise which many late 19th century artists and writers had shunned, echoing John Keats’s denunciation of the “unweaving” of the rainbow by modern science. This article explores the poetic instability generated by the 19th century colour revolution in the works of John Ruskin, William Morris, Walter Pater and Oscar Wilde so as to shed light on the complex reception of modern artificial colouring practices as opposed to the Homeric colour-sense. ; Dans son ouvrage de 1993 retraçant l’histoire des colorants de synthèse, Anthony S. Travis décrit les chimistes du 19ème siècle à l’origine des couleurs d’aniline destinés à une industrie textile en pleine expansion comme des “faiseurs d’arcs-en-ciel”. En associant ainsi la matérialité des textiles colorés et les couleurs prismatiques de l’arc divin, Travis souhaitait sans doute défendre une entreprise contre laquelle de nombreux artistes et écrivains victoriens s’étaient insurgés, reprenant à leur compte la dénonciation keatsienne du détissage de l’arc-en-ciel par la science moderne. Cet article explore l’instabilité poétique générée par cette révolution chromatique dans l’œuvre de John Ruskin, William Morris, Walter Pater et Oscar Wilde afin de mettre en lumière les modalités complexes de réception de ces nouvelles pratiques colorantes, contrastant avec les couleurs d’Homère.
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