نبذة مختصرة : Malgré l’ampleur de son œuvre Maine de Biran demeure une figure souvent oubliée de la philosophie française, l’ayant néanmoins marquée durablement. Biran a toujours su au cours de sa vie réitérer l’étonnement que suscite le fait de l’existence subjective, qu’il n’a eu de cesse d’étudier tout au long de son œuvre, cherchant à toujours en rendre compte avec la plus grande justesse possible. Si cette quête de notre intériorité est si difficile c’est justement parce que le moi n’est pas un objet, qu’il n’occupe aucun lieu, mais est ce rapport senti (entre une force « hyperorganique » qu’est la volonté et une résistance organique) si intimement qu’est l’effort. De cet effort naît le sentiment interne de l’existence du moi que Biran nomme « aperception interne immédiate » et qui garantit cette présence continue à soi-même, au moi unitaire dont la continuité ne peut être radicalement rompue. Cependant la question de savoir ce qui légitime une telle identification, c’est-à-dire le problème plus large de la circonscription du moi, continue à nous interpeller. En effet, qu’est-ce qui fait que je puis me reconnaître comme cause du mouvement exercé comme effet de l’effort ? Comment penser cette identité à soi-même ? Pourquoi peut-on identifier le corps (compris comme corps-propre) au moi, malgré sa matérialité ? L’enjeu de notre travail sera donc de déterminer comment penser cette unité du moi sans en faire un phénomène fragmentaire brisant cette unité subjective sentie qui est au cœur de sa pensée et autour de laquelle gravite toute son œuvre. Pour ce faire nous en questionnerons les différentes limites afin de rendre compte au mieux du statut de l’existence subjective dans la philosophie biranienne.
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