نبذة مختصرة : International audience ; Cet article aborde les collectes de mémoires filmées par des amateurs comme un genre en soi, pour s’interroger sur le statut de ces productions au regard de la science historique. L’hypothèse est que le numérique offre une certaine autonomie aux collecteurs amateurs pour capter et valoriser ces entretiens et leur permet de s’affranchir de la médiation et de la validation des professionnels des sciences.Après un rappel des principaux arguments avancés par les historiens pour distinguer les pratiques de collectes de témoignages de l’historiographie, trois sites web publiant des films issus de trois projets de collecte sont présentés pour illustrer trois types de démarches relevant de conventions distinctes : les archives orales, le film documentaire et les réseaux sociaux. Après avoir évoqué la figure émergente du pro-am ou amateur-expert, les postures affichées par les acteurs des projets à l’égard des historiens sont rapprochées des catégories du cinéaste amateur définies par Roger Odin. L’analyse montre des approches multiples, allant de la collaboration amateur/professionnel initiée par l’amateur, à une indifférence complète à l’égard de la caution et des méthodes scientifiques.
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