نبذة مختصرة : La déstabilisation des routines et des savoir-faire journalistiques (portant notamment sur les rapports entre médias, pouvoir et genre) créée par l’arrestation de Dominique Strauss-Kahn à New-York, le week-end du 15 mai 2011, n’a pourtant pas donné lieu à une recomposition médiatique majeure, ni à l’émergence d’un discours féministe pérenne. Au contraire, les journalistes politiques ont remodelé leur posture professionnelle et réaffirmé la légitimité de leur parole.A partir d’une analyse des éditoriaux portant sur « l’affaire DSK » publiés dans la presse générale entre mai et juillet 2011, nous analysons la relégitimation des journalistes politiques par eux-mêmes. Notre hypothèse est que cette réaffirmation fait appel à deux mécanismes. Le premier est la mise en œuvre dans les propos rapportés d’une dilution progressive du discours féministe dans des querelles de factions – face à l’affirmation de grands principes journalistiques immuables. Le second consiste à rapporter l’affaire et sa prise en compte médiatique à un « esprit français » stéréotypique, qui fait l’objet d’une définition ad hoc, fait de connivence et de séduction, culturel, tout en étant versatile, et dont les critiques sont présentées comme allogènes – et qui permet tous les retournements axiologiques, et, partant, toutes les accusations comme toutes les justifications. Toutefois, l’émergence d’une parole extérieure et féminine au sein de la polyphonie médiatique fait de « l’affaire DSK » un « précédent » qui n’a pas changé les pratiques journalistiques, mais a modifié leur cadre d’expression et d’interprétation.
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