نبذة مختصرة : Dans sa Lettre sur la musique française (1753), Rousseau déclare « qu’il n’y a ni mesure ni mélodie dans la musique française, parce que la langue n’en est pas susceptible ». Rousseau, comme beaucoup d’auteurs jusqu’à aujourd’hui, considère le français comme une langue inadaptée pour chanter, tandis que l’italien s’y prête particulièrement bien, grâce à sa richesse en voyelles qui lui assurent une grande sonorité. Il semble logique que plus une langue est riche en voyelles, plus elle est chantante. Comme à l’époque baroque la musique est modelée sur le rythme, la hauteur et la couleur de chaque langue, une base langagière très sonore donnera aussi un chant plus sonore. Mais aujourd’hui, on oublie souvent que les esthétiques musicales italienne et française sont très différentes à l’âge baroque. Si la musique italienne se veut sonnante et sensuelle, la française donne l’importance à la compréhension du texte, assurée par la bonne compréhension des consonnes. Et chez les auteurs du xviiie siècle, un deuxième sujet se joint également à ce type de discussion : le caractère ou énergie de la langue qui reflète celui de la nation qui la parle. Avec ces réflexions, on rejoint celles sur le « génie de la langue ». Cet article propose un regard sur les caractéristiques d’une langue qui font qu’elle est considérée comme bonne ou simple pour le chant. A partir des définitions du mot simple, données dans Le Petit Robert, nous proposons une réflexion autour de trois synonymes ou paraphrases d’une langue simple : une langue naturelle, une langue facile et commode et une langue évidente.
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